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Système fourrager Jean-Pierre Guernion, éleveur à Hillion (22) « En hiver, les vaches laitières passent deux mois dans les pâtures de chou fourrager »

Dans cette exploitation des Côtes d’Armor, le chou fourrager fait partie depuis longtemps de la ration des vaches laitières. En plus d’être équilibré, il assure le repos des pâtures les mois de décembre et janvier.

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Gaec des Mouettes Rieuses, Hillion (22)
45 vaches laitières essentiellement Prim’holstein et quelques Montbéliardes
Niveau de production entre 6500 et 7000 kg
Quota de 300 000 litres
La SAU est de 39 ha, dont 2,5 ha de céréales et le reste en SFP, qui comprend 2 ha de betteraves, 4 ha de maïs, 1,5 ha de chou, et le reste en herbe, soit 29 ha.

Coût de production du chou fourrager : 207€/ha
Semences de chou fourrager : 31€
Semis   12€
Fertilisation 75 unités potasse 42€
Glyphosate (4 litres) 24€
Antilimace  16€
Désherbage  81€

Depuis qu’il a repris l’exploitation laitière en 1998, Jean Pierre Guernion a continué de produire du chou fourrager pour alimenter les vaches en hiver dans les pâtures. Son exploitation, le Gaec des Mouettes Rieuses est situé en Hillion (22) en zone côtière, sur des sols très portants. « Chez nous, les vaches peuvent sortir toute l’année, le plein air est intégral. Mais pour laisser deux mois de repos aux pâtures et éviter d’abîmer les sols en hiver, les vaches laitières, essentiellement de race Prim’Holstein, passent deux mois dans les pâtures de chou fourrager », relate Jean Pierre Guernion. « Je consacre 1,5 ha au chou et tout est consommé sur pied. Le chou est la plante fourragère qui bénéficie du meilleur rapport azote/UF, c’est un aliment très équilibré et très appétant. » Quand les vaches laitières sont dans les pâtures de chou, elles en consomment entre 2 et 3 kg de matière sèche. Le reste de la ration est composé de 5 kg d’ensilage de maïs, 3 kg d’un mélange céréalier (triticale, blé, avoine, pois et vesce), 2 kg de betteraves et 1 kg de foin.


Le chou est la plante fourragère qui bénéficie du meilleur rapport azote/UF (© Web-agri)

Le chou conseillé avant de réimplanter une prairie

L’éleveur est satisfait de ce système. Il pense que le chou fourrager est susceptible d’intéresser des éleveurs qui ont pris l’option stratégique d’un système herbager économe et qui disposent d’un parcellaire fournissant des sols portants durant l’hiver. « Je vois une réserve dans son utilisation pour les exploitants qui transforment le lait eux même, ce dernier pouvant transmettre un goût indésirable. »
« J’essaie de semer dans la deuxième quinzaine de juin pour profiter dans notre secteur géographique des fréquents orages du début du mois de juillet favorables à la levée»,
explique Jean Pierre Guernion. « Auparavant, je traite l’ancienne prairie au glyphosate à une dose de 4 litres hectare. J’implante le chou en semis direct. J’apporte après le semis une fertilisation de l’ordre de 100 unités de potasse. Selon les années, je peux avoir besoin d’intervenir contre les pucerons et/ou les limaces. Il y a une surveillance à avoir. Un désherbage est nécessaire, les deux années passées, nous ne pouvions plus utiliser le Lentagran. Mais je crois qu’il est de nouveau autorisé, il fonctionne très bien à une dose d'un litre à un litre et demi hectare. La récolte est en général de bon niveau, entre 5 et 6 tonnes de matière sèche/ha. »

Alain Huet, éleveur à Plessala (22)  a quant à lui abandonné le chou fourrager. Témoignage d’alain Huet : « Avec l’ensilage d’herbe, j’ai arrêté le chou », à lire en cliquant Ici
Outre les avantages pour l’alimentation du troupeau laitier, l’éleveur voit dans la culture du chou un intérêt pour la rotation de ses cultures. « J’ai remarqué sur un plan agronomique l’intérêt d’intégrer le chou fourrager dans mes rotations. En effet, j’obtiens de meilleurs rendements en betteraves lorsque je fais des rotations prairies-chou, avant la betterave. De la même manière, j’ai des prairies qui se portent mieux en alternance prairie-chou. Le bénéfice se situe à mon avis au niveau de la minéralisation. Le chou est une plante conseillée avant de réimplanter une prairie. Si mon parcellaire s’y prêtait, j’augmenterais je pense un petit peu la surface cultivée en chou fourrager. »

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